Joint Monitoring Program

Publication du rapport 2015 sur les progrès en matière d’eau et d’assainissement

A : Eau potable

La cible mondiale OMD pour l’eau potable – faire en sorte que 88 % de la population ait accès à des points d’eau améliorés d’ici 2015 – a été atteinte et dépassée en 2010.

1. 91 % de la population mondiale utilise un point d’eau amélioré, contre 76 % en 1990

  • 6,6 milliards de personnes dans le monde ont accès à un point d’eau amélioré ;
  • au niveau mondial, 663 millions de personnes au total n’ont pas accès à cette forme d’approvisionnement. C’est la première fois que ce nombre passe sous la barre des 700 millions ;
  • depuis 1990, 2,6 milliards de personnes ont accédé à un point d’eau de ce type ;
  • les pays les moins avancés (PMA) n’ont pas atteint la cible, mais 42 % de la population actuelle a accédé à cette forme d’approvisionnement depuis 1990 ;
  • en Afrique subsaharienne, pendant la période couverte par les OMD, 427 millions de personnes ont obtenu un accès à un point d’eau de ce type, soit en moyenne 47 000 personnes par jour pendant 25 ans ;
  • en 2015, seuls 3 pays – Angola, Guinée équatoriale et Papouasie-Nouvelle-Guinée – ont une
    couverture inférieure à 50 %, contre 23 pays en 1990.

2. La situation varie d’une région à l’autre

  • 5 régions en développement ont atteint la cible, mais pas les suivantes : Caucase et Asie centrale, Afrique du Nord, Océanie et Afrique subsaharienne ;
  • c’est dans les 48 PMA désignés par l’ONU que les niveaux de couverture sont les plus faibles ;
  • la couverture en Asie de l’Est a augmenté de 27 points de pourcentage et dépassé la cible des OMD : rien qu’en Chine, plus de 500 millions de personnes ont obtenu un accès ;
  • l’accès en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est a progressé de 20 % et 19 %, respectivement, et ces régions ont atteint la cible ;
  • l’Afrique subsaharienne n’a pas atteint la cible des OMD, mais l’utilisation des points d’eau
    améliorés a néanmoins augmenté de 20 points de pourcentage dans cette région.

3. Des disparités existent entre les zones rurales et urbaines

  • 96 % de la population urbaine mondiale utilise des points d’eau améliorés, contre 84 % de la population rurale ;
  • parmi les personnes qui n’ont toujours pas accès à ces points d’eau, 8 sur 10 vivent en zone rurale.

4. Les populations sans accès vivent principalement en Afrique subsaharienne et en Asie

  • Afrique subsaharienne : 319 millions
  • Asie du Sud : 134 millions
  • Asie de l’Est : 65 millions
  • Asie du Sud-Est : 61 millions
  • Autres régions : 84 millions.

B : Assainissement

La cible des OMD consistait à réduire de moitié la part de la population qui n’a pas accès à l’assainissement de base, et donc à étendre l’accès de 54 % à 77 % de la population mondiale.
1. La cible des OMD n’a pas été atteinte, même si des progrès ont été accomplis

  • 68 % de la population mondiale utilise désormais une installation d’assainissement améliorée, soit 9 points de pourcentage de moins que la cible des OMD ;
  • pour atteindre au plan mondial la cible OMD pour l’assainissement, il aurait fallu couvrir près de 700 millions de personnes supplémentaires ;
  • 2,1 milliards de personnes ont accédé à une installation d’assainissement améliorée depuis 1990 ;
  • en 2015, on estime que 2,4 milliards de personnes dans le monde n’ont  pas accès à une installation d’assainissement améliorée. Parmi elles, 946 millions pratiquent la défécation en plein air.

2. Certaines régions ont obtenu de meilleurs résultats que les autres

  • seules 4 régions en développement ont atteint la cible pour l’assainissement : Caucase et Asie centrale, Asie de l’Est, Afrique du Nord et Asie occidentale ;
  • depuis 1990, 50 % de la population d’Asie occidentale et 41 % de la population d’Afrique du Nord ont accédé à ces installations. En revanche, moins de 17 % de la population a accédé à ces installations en Afrique subsaharienne ;
  • l’Asie de l’Est a amélioré la couverture de 27 points de pourcentage et atteint la cible ;
  • les PMA n’ont pas atteint la cible pour l’assainissement et seuls 27 % de leur population actuelle a accédé à ces installations depuis 1990 ;$
  • en Asie du Sud, pendant la période couverte par les OMD, 576 millions de personnes ont obtenu un accès à ces installations, soit en moyenne 63 000 personnes par jour pendant 25 ans ;
  • en Afrique subsaharienne, en raison de l’accroissement de la population et de l’insuffisance des progrès, le nombre de personnes sans accès à l’assainissement a augmenté depuis 1990.

3. Comme pour l’eau, il existe des disparités entre les zones rurales et urbaines

  • 82 % de la population urbaine mondiale, contre 51 % de la population rurale, utilise des installations d’assainissement améliorées ;
  • au sein de la population privée d’assainissement amélioré, 7 personnes sur 10 vivent en zone rurale ; dans la population pratiquant la défécation en plein air, elles sont 9 sur 10 dans ce cas.

4. La population sans accès à l’assainissement vit principalement en Asie, en Afrique subsaharienne et en Amérique latine et dans les Caraïbes

  • Asie du Sud : 953 millions
  • Afrique subsaharienne : 695 millions
  • Asie de l’Est : 337 millions
  • Asie du Sud-Est : 176 millions
  • Amérique latine et Caraïbes : 106 millions
  • Autres régions : 98 millions.

5. La défécation en plein air demeure un grave problème au plan mondial, malgré les progrès remarquables de certains pays et régions*

  • l’Éthiopie est le pays qui a le plus réduit la part de la population pratiquant la défécation en plein air. Celle-ci est passée de 92 % (44 millions de personnes) en 1990 à 29 % (28 millions de personnes) en 2015, soit, en moyenne, une baisse de 4 % par an sur 25 ans ;
  • en Asie du Sud, où le nombre de personnes pratiquant la défécation en plein air est le plus élevé, le Bangladesh, le Népal et le Pakistan sont tous parvenus à une réduction de plus de
    30 points de pourcentage depuis 1990 ; en Inde, cette réduction a été de 31 points de pourcentage, soit 394 millions de personnes ;
  • le nombre de personnes pratiquant la défécation en plein air a augmenté en Afrique subsaharienne, qui représente désormais une part plus importante du total mondial qu’en 1990 ;
  • au rythme de réduction actuel, on ne parviendra pas à éliminer d’ici 2030 la défécation en plein air parmi les populations rurales les plus pauvres.

C : Hygiène

Les OMD ne fixent pas de cible particulière sur l’hygiène. Néanmoins, une bonne hygiène a des effets très favorables sur la santé et cette dimension est en rapport avec la disponibilité d’installations adaptées pour l’eau et l’assainissement. Le JMP collecte également des données sur les pratiques d’hygiène.

  • Les données provenant de 50 pays montrent que, dans nombre d’entre eux, le lavage des mains est peu répandu. Ainsi, dans les 38 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des données sont disponibles, le taux correspondant est au mieux de 50 %.
  • Dans de nombreuses régions en développement, jusqu’à 4 écoles et établissements de santé sur 10 ne disposent pas d’installations de base pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

D : Faits essentiels concernant les enfants

  • D’après les dernières estimations, 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année, toutes causes confondues.
  • Les maladies diarrhéiques sont la troisième cause de décès parmi les enfants de moins de 5 ans. D’après nos estimations, plus de 340 000 enfants de moins de 5 ans, soit presque 1000 par jour, décèdent chaque année des suites de ces maladies en raison d’un mauvais assainissement, d’une hygiène médiocre ou d’une eau insalubre.
  • Quelque 161 millions d’enfants souffrent de retard de croissance ou de malnutrition chronique, ce qui est lié à la situation de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène et, en particulier, au problème de la défécation en plein air.

E : Faits essentiels concernant les implications pour la santé

  • L’amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène permettrait chaque année d’éviter 842 000 décès imputables aux maladies diarrhéiques.
  • Les faiblesses observées dans ces 3 domaines contribuent largement aux maladies tropicales négligées comme la schistosomiase, le trachome et les helminthiases, qui touchent plus de 1,5 milliard de personnes chaque année.
  • Alors que le respect des pratiques d’hygiène de base par les accoucheuses permettrait de réduire jusqu’à 25 % le risque d’infection, de septicémie et de décès chez les nourrissons et les mères, de nombreux établissements de santé n’ont pas accès aux installations d’eau et d’assainissement, même les plus rudimentaires. En Afrique, 42 % des établissements de santé n’ont pas accès à un point d’eau amélioré situé à moins de 500 mètres.

F : Passer des OMD aux ODD

Le rapport souligne que de grands progrès ont été accomplis pour améliorer le suivi de la situation de l’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène, et indique que les données devraient être encore plus précises à l’avenir pour évaluer les progrès au regard des ODD et mettre en évidence les disparités.

  • Les cibles des ODD porteront sur l’accès universel à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, lequel ne pourra être instauré si l’on ne s’attaque pas beaucoup plus résolument aux inégalités d’accès entre les groupes (par exemple riches et pauvres, populations rurale et urbaine, ou franges défavorisées/population générale). Des données ventilées et de meilleure qualité sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène permettraient de repérer les inégalités afin d’intervenir de manière ciblée.
  • Le suivi des 3 aspects devrait porter désormais sur la qualité et non plus seulement sur l’accès et, outre les familles, englober les écoles, les établissements de soins et les lieux de travail.
  • Une approche innovante et rentable d’analyse de la qualité de l’eau a été élaborée et déjà essayée dans 5 pays pilotes, ce qui ouvre des possibilités nouvelles pour suivre la qualité aussi bien que l’accès.
  • De nouvelles méthodes sont en train d’être élaborées pour évaluer la sécurité de la collecte, du transport, de l’élimination et du recyclage des déchets fécaux le long de la chaîne de l’assainissement.

G : comparaison entre 1990 et 2015

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