Rapport OMS/UNICEF 2017

Le nouveau rapport de l’ONU revoit à la hausse les chiffres du manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement

Le Joint Monitoring Program OMS/UNICEF publie le 13 juillet 2017 son nouveau rapport «  Progrès en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène: mise à jour 2017 et évaluation des Objectifs de Développement Durable ». Ce rapport présente le tout premier état des lieux mondial sur l’accès aux services d’eau potable et d’assainissement «gérés en toute sécurité».

de nouveaux indicateurs, un reporting lacunaire

Pour mesurer les progrès vers les Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés en 2015, dont l’ODD n°6 sur l’eau et l’assainissement, les Nations Unies ont défini de nouveaux indicateurs de mesure[1] :

  • L’accès à un « service d’eau potable géré en toute sécurité » est défini comme l’accès à une source d’eau améliorée (eau courante, puits tubulaire ou forage, puits protégé, source protégée, eau emballée ou livrée) sur place, disponible en cas de besoin et exempte de contamination chimique et fécale.
  • L’accès à un « service d’assainissement géré en toute sécurité » est défini comme l’utilisation d’une installation sanitaire améliorée (toilettes à chasse d’eau vers un réseau d’égout ou une fosse septique, latrine améliorée à fosse ventilée, latrine à fosse avec dalle, toilettes à compostage), où les excréments sont éliminés en toute sécurité in situ ou transportés et traités hors site, non partagée avec d’autres ménages.

Ces nouvelles définitions, si elles sont nécessaires, posent des défis en matière de reporting à court et moyen terme. A ce jour, de nombreux pays ne disposent pas de données suffisantes sur la qualité de leurs services d’approvisionnement en eau et d’assainissement. En effet, seuls 96 pays ont pu faire l’objet d’estimations en ce qui concerne l’eau potable gérée en toute sécurité (représentant 35% de la population mondiale) et 84 pays pour ce qui est de la gestion en toute sécurité de l’assainissement (représentant 48% de la population mondiale).

Etant donné ces lacunes de reporting, les estimations mondiales de l’OMS et l’UNICEF sont à prendre avec précaution.

les chiffres à retenir

  • Estimations pour l’eau :

2,1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, n’ont pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable.

Sur les 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau gérée en toute sécurité, 844 millions ne bénéficient même pas d’un service de base d’approvisionnement en eau potable. Parmi ces personnes, 263 millions vivent à plus de 30 minutes du premier point d’eau et 159 millions continuent à boire de l’eau de surface non traitée puisée dans des cours d’eau ou dans des lacs.

  • Estimations pour l’assainissement :

4,5 milliards de personnes, soit 60% de la population mondiale, ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité.

2,3 milliards ne disposent toujours pas d’installations sanitaires de base. Parmi elles, 600 millions de personnes partagent des toilettes ou latrines avec d’autres foyers, et 892 millions défèquent à l’air libre, une pratique en augmentation en Afrique subsaharienne et en Océanie du fait de la croissance démographique.

  • Estimations pour l’hygiène :

Le manque de données sur les dispositifs de lavage des mains avec savon empêche la production d’estimations mondiales.

Dans les 70 pays pour lesquels des données sont disponibles, l’accès à l’eau et au savon pour le lavage des mains varie considérablement oscillant entre 15% en Afrique subsaharienne et 76% en Asie occidentale et en Afrique du Nord.

autres conclusions

Il existe de fortes inégalités entre les zones urbaines et rurales. En effet, 2 personnes sur 3 ayant accès à l’eau potable gérée en toute sécurité et 3 sur 5 disposant de services d’assainissement gérés en toute sécurité vivent en milieu urbain. Enfin, sur les 161 millions ayant recours à des eaux de surface non traitées (puisées dans des lacs, des cours d’eau ou des canaux d’irrigation), 150 millions vivent en zone rurale.

Dans les pays en situation de conflit ou traversant une période de troubles, les enfants sont 4 fois moins susceptibles d’avoir accès à des services élémentaires d’approvisionnement en eau et 2 fois moins à bénéficier de services d’assainissement de base que les enfants vivant dans d’autres pays.

Concernant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les écoles et les centres de santé, le JMP compile des données nationales avec pour objectif de publier des estimations en 2018.

Pour aller plus loin :

  • Rapport du Joint Monitoring Program 2017 : ici
  • Communiqué de l’ONU : ici
  • Lettre ouverte de Léo Heller, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement : ici
  • Communiqué de End Water Poverty : ici

 

[1] Voir dans le document en téléchargement les définitions des cibles 6.1 et 6.2 et indicateurs de mesure (annexe)

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